Une grosse gross sortie organisée par Gus pour emmener son fils et ses amis, tous grimpeurs, faire cette longue et belle traversée.
Sortie en gros groupe donc, car nous serons 10, certes ce n'est pas l'idéal pour une sortie aussi longue, mais cela permet d'envisager d'apporter, en plus des cordes, de quoi rééquiper. La suite montrera qu'il y a de quoi faire.
Levé 4h et des brouettes, départ 5h de la maison, RDV au parking de la Diau à 6h, nous sommes à 7h au parking de l'Anglette, bien loin au dessus d'Aviernoz après une piste sur laquelle Gérard fait le malin avec son 4x4, nous moins avec nos voitures.
C'est parti pour une heure de marche d'approche, on se répartit le matos. Ceux qui ont des petits sacs à dos en prennent un autre à la main. C'est pas pratique pour marcher, mais ensuite dans la grotte cela s'avérera bien mieux que mon sac de 45l. En effet on m'avait dit que c'était grand la Diau: erreur, mauvaise interprétation de ma part, en fait le COLLECTEUR, la Diau est grand. Avant, il y a pas mal de parties pas si grandes, notamment quelques méandres. Donc conseil : sac de 35l maximum.
Bref nous attaquons le P88 d'entrée, marqué par la présence d'un bloc bien instable juste à l'entrée, quelque chose de bien craignos qui va imposer une action d'ici peu sous peine de faire un secours...On ne sait pas, dans le cas où il bascule, s'il bloquera tout, broiera les cordes, aplatira les collègues en dessous ou quoi... bref on passe tout doucement en faisant passer les kits.
Bertrand et Raf iront le faire pêter une semaine plus tard, donc le problème a été réglé, et bien réglé!
Gérard est parti devant équiper, ensuite ses fils et leurs potes (des grimpeurs plus ou moins débutants en spéléo) suivaient. Ensuite on était les 3 du Scasse. On avait aussi le perfo, 10/15 goujons et plaquettes, des chaînes. Merci à Bertrand qui avait prévu de prendre ses amarrages inox, parce que sinon on n'aurait eu que les goujons galva.
Le premier entre dans la grotte à 8h30, le dernier y entre à 9h30: l'avantage des gros groupes !!!! Sur le plateau il pleuviote gentiment, c'était pas vraiment le farniente, mais en bas, à attendre les cordes, ils se sont pas trop régalés non plus.
On rééquipe les 2 relais intermédiaires du puits d'entrée en mettant des chaînes, on doit repasser les cordes dans les nouveau relais, on tricote, on ravale, bref, qui a dit qu'il faisait froid dans la Diau? On crève de chaud! Par contre en bas, ils trouvaient sans doute le temps long. En fait niveau organisation, on aurait dû se caler un peu mieux, l'équipe de devant aurait pu poser des chaînes, ce qui les aurait occupé et nous aurait fait gagner du temps.
On continue et on trouve plein de boulot à faire en cours de route, on pose des chaînes, bref on s'occupe toujours. On fait filer les kits de corde devant au fur et à mesure. Ca avance, mais pas très vite quand même... Bonne attente en haut du P62, certainement du à l'heure de décalage entre le premier et le dernier, heure pendant laquelle les cordes du puits d'entrée étaient monopolisées.
Au moment où on se demandait pourquoi Bertrand avait pris le perfo on comprend: le haut est broché mais ensuite on tombe sur des spits parfois tout moisis. Il est trop content, Bertrand, il ne porte pas un sac de Sherpa pour rien ! On perce, on fixe, bref, on continue à s'activer. On fignole pas trop non plus car devant ça attend et ils se caillent, contrairement à nous, qui commençons à trouver que la Diau est une grotte subtropicale.
Soit dit en passant: c'est beau! A part le secteur vers le mur de glaise où ça ressemble un peu à rien (enfin ... on a vu pire!), c'est vraiment très classe! En plus c'est varié, bref un régal.
Mais bon avec tout cela au bout de 5h sous terre, nous n'avons parcouru que la partie jusqu'au "mur de glaise" qui normalement se fait en 3h max... on commence à s'inquiéter .. on a prévu une alerte secours à 6h du matin, serons-nous sortis à temps? Il faut dire que se conjuguent les effets de la taille du groupe et le temps passé en rééquipement. Pourtant je trouve qu'on traîne pas trop, mais le temps passe vite quand on s'occupe !
Heureusement il s'agissait aussi de la partie la plus technique avec des puits fractionnés. La suite se déroulera plus vite.
On rejoint notre Gus et son équipe en bas du superbe puits des Echos, où on dégaine les réchauds, tournée générale de soupe et de thé!
On se met en néoprène, la suite est active. Du coup les kits sont un peu plus légers. On reprend la partie des amarrages que nous avions laissé à l'équipe de devant et c'est reparti. Du coup nous avons à peine eu le temps de nous poser car les premiers attendaient depuis trop longtemps. Là on avait mal géré, il aurait été plus malin qu'ils aient les réchauds, l'attente aurait été plus agréable pour eux.
On rejoint donc l'actif, c'est super super beau. Il y a des passages en oppo dans des méandres plus ou moins mondmilcheux où il faut faire un peu plus attention. Puis, en dehors de quelques broches bien utiles, on retombe malheureusement sur des amarrages de la guerre de 14. On ne sort plus le perfo car la sortie va finir par être trop trop longue donc on note sur un carnet au fur et à mesure pour pouvoir organiser un rééquipement futur.
On admire aussi les creusements, parce que c'est vraiment superbe, mais je l'ai déjà dit, peut-être?
Sur la fin des puits, vu qu'ils n'ont plus besoin de cordes devant ... eh bien ils nous les laissent!
Ce qui donne qu'on se promène légers, avec chacun notre kit (plus ou moins légers selon les personnes, mais ceci est une autre histoire)
puis en plus de nos kits perso, à trois du SCASSE qui continuons de faire le déséquipement, nous nous partageons
- un premier kit de corde
- un second
- un troisième
on arrive dans un méandre un peu plus étroit, là ça devient vraiment physique au bout de 10h sous terre. Perso j'en bave, j'ai pas trop l'habitude de coltiner deux sacs sous terre..... jusqu'à ce qu'on arrive au dernier puits (qui, soit dit en passant est équipé avec un gros tas de pus de vieilles rognes en haut), un puits quenous avons rebaptisé ... le puits du 4ème kit, car nous y avons ramassé le dernier kit de cordes !
Bertrand se charge des 2 plus petits kits avec chacun 45m de corde en 9,5mm (en plus de son sac avec le perfo, il a de la ressource le gars...), Nico et moi d'un kit chacun avec une corde de 60m en 8,5mm, et c'est reparti. Pas la moindre trace de ceux de devant... on se console en se disant qu'avec un peu de chance ils sont bloqués en train de se geler en haut d'un puits faute de cordes... Mais non c'était bien le dernier ressaut, semble t'il.
Cela dit plus loin, juste avant l'arrivée dans le collecteur, on retrouve 2 de nos zèbres qui remontent, ils se sont sans doute rendus compte de leur bourde, (est-ce plutôt Gérard qui a dû s'en rendre compte et leur demander de remonter !) Ils ont donc droit aux 4 kits. On relativise quand même car il s'agit précisément des deux seuls qui sont remontés nous aider, ce qui était bien sympa de leur part !
On retrouve tout le monde, on mange un mini bout, et on repart après une pause d'à peine 10 minutes. On se sera pas beaucoup ennuyés pendant cette descente ! A ceux qui diront que la Diau c'est froid, je dirais que nenni, j'ai presque jamais eu froid tellement on s'est activés tout le temps !
Bref on part dans la Diau, là ça mouille vraiment. Et c'est super beau. Et c'est super pas facile à prendre en photos!
Passage de la soufflerie, vu la température extérieure, le courant d'air est atomique.
On trace un peu comme des dingues, tout le monde a envie de sooooooooooooortiiiiiiiiiiiiir !!!
Sortie au bout de 12h sous terre. Il est 20h30.
On galope jusqu'aux voitures, j'ai la chance de faire partie de ceux qui font la navette. Je dis bien la chance car les autres attendront 1h dehors, plus ou moins bien vêtus selon leur degré de prévoyance ! A 23h on récupère tout le monde. On s'adore, mais les au-revoirs sont vite expédiés !