Heaps, c'est LE grand canyon de Zion.
On s'était préparés pour le combat: les topos américains annonçaient une journée de 17 à 20h, conseillaient de faire le parcours sur 2 jours avec bivouac, des keepers (marmites pièges) d'anthologie, du cheminement de folie pour trouver le canyon...
Au grands mots les grands remèdes: on a bivouaqué au départ, puis lever 2h45, une grande plâtrée de pâtes, et on part à la frontale sur le chemin.
Nous sommes arrivés au lever du jour aux premiers rappels qui amènent à la zone de slick rocks, d'où on continue hors sentier.
C'était parfait, car alors la recherche de chemin devient plus tendue.
c'est aussi très très très beau (de nuit, sur le chemin, et en marche en mode commando suisse allemand, on n'a pas trop eu le temps d'en profiter....)
petit à petit, cela se précise, puis on sent que l'on entre vraiment dans le vif du sujet...
puis voilà, on y est, nous sommes dans Heaps. Niveau difficultés techniques, à part quelques keepers effectivement un peu compliquées, mais que nos grimpeurs négocient aisément, ça n'est pas la mort non plus.
Nat et moi nous enflammons un peu... et essayons de passer une keeper seules, mais bon, là, ce n'est pas un super succès. Au final, on remballe notre féminisme, et on laisse faire les mâles!
Une chose n'est pas surfaite dans ce canyon: il est vraiment beau.
Et une autre ne l'est pas: il est froid. Mais FROID. Même PUTAIN DE FROID!
Avec nos petites combis, on est un peu sous-équipés. Je me tape un bon coup de pas bien, car il faut dire que les biefs sont longs, et l'eau est totalement glaciale. A tel point que nous n'en profitons pas vraiment tout le temps.
Le pique-nique se fait fort heureusement au soleil.
Par contre une chose est surfaite: la longueur du parcours. Malgré de nombreuses keepers, nous arrivons aux rappels finaux très tôt. Ces rappels, secs et en falaise, sont décrits dans les topos comme super techniques, mais en fait c'est du tout simple. A part la corde en 8mm d'Holzi dont c'est la première sortie et qu'il n'avait pas rincée. Ca, c'st la terreur absolue.
Toujours est-il qu'à ... 14h nous sommes en bas. On est un peu verts de s'être levés si tôt.
On s'en doutait un peu au vu des timings faits par ailleurs. En fait les canyonistes américains sont souvent de très très bons marcheurs et crapahuteurs, par contre en termes de technique canyon pure, sans chauvinisme aucun, ils sont sans doute moins aguerris que le canyoniste européen moyen. Ils sont assez peu techniques sur cordes, et relativement lents: d'où les temps annoncés.
Cela dit ce n'est pas une critique, car par ailleurs ils font des canyons super engagés sur amarrages naturels, très longs, bref, c'est une autre façon de pratiquer.